Un grand boum, un bruit sourd qui nous fait sursauter, pris par surprise comme lorsque la sonorité d’un avion passant le mur du son secoue l’atmosphère.
On entend le claquement, on ressent les vibrations, puis plus rien, retour au silence…
Il faut savoir que l’arrière de notre maison est fort vitré, de grandes fenêtres donnent une vue dégagée sur le jardin, donc les opportunités de cogner un carreau ne manquent pas.
Cette fois on a eu du mal a réaliser ce qui s’était passé, le niveau de bruit est inhabituel, la vibration aussi, que ce soit en haut ou au rez de chaussée tout le monde a compris que quelque chose de différent a eu lieu: « qu’est-ce que c’était ce bruit ? Ça venait d’où? On n’a jamais eu ça! »
On se regarde incrédules et on fait vite le tour du rez de chaussée, pas de son de verre éclaté mais on redoute tout de même des dégâts.
En arrivant dans la pièce où nous avons l’habitude de prendre les repas, il faudra lever la tête et regarder au loin vers le jardin pour percevoir ce qui a du se passer.
Une trace d’impact blanchâtre est visible sur le haut d’une des vitres arrières, et sa taille ne laisse pas place au doute: c’est du lourd qui a du venir cogner le carreau!
On se précipite au bord en redoutant de trouver un oiseau mort ou au mieux assommé au pied de la fenêtre mais il n’en est rien, aucun corps par là, envolé, reparti comme s’il ne s’était rien passé.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la signature est assez graphique, il est facile d’imaginer le mouvement de plein vol et même possible de percevoir le mouvement de battement des ailes, en particulier sur la gauche de la photo.
L’animal n’est pas très svelte au vu de la forme du corps et des plumes arrières…
Cela fait des années qu’une mangeoire à oiseaux est installée au bord de la terrasse durant l’hiver, et nous tardons à la rentrer en écoulant le stock de graines à notre disposition. Cet hiver plus doux a amené les oiseaux à vider plus lentement nos réserves et la mangeoire est toujours en service.
Il est fréquent que selon la luminosité ambiante des oiseaux prennent le reflet du jardin dans les vitres pour un espace ouvert, et l’incident a lieu, la plupart du temps sans conséquence majeure pour l’oiseau qui repartira un peu groggy.
Mars et avril ont vu les oiseaux faire leur reconnaissance des lieux pour la nidification, et leurs installations dans les nichoirs ou à même les plantes.
Et comme c’est le cas depuis plus de 5 ans, un couple de Pigeon Ramiers s’installe dans les conifères, allant des épicéas aux thuyas, ils tournent entre 3 emplacements minimum.
Ils sont de retour donc et profitent également de la mangeoire, ou du-moins des graines projetées au sol.
Nous pouvons les observer régulièrement aux abords de la terrasse.
Il est alors facile d’imaginer la scène du Pigeon Ramier en plein décollage mais malheureusement vers la maison, vers ce reflet qu’il prend pour un espace bien dégagé, et là l’impact tout en douceur 🙂
Nous aurons appris ainsi qu’il a un plumage bien gras, enduit de cette substance qui lui permet de passer la vie dehors et de voler par tous les temps, et de nous laisser une signature digne d’une aquarelle, sans autre dégât pour lui comme pour nous!